vendredi 9 novembre 2018

Vie de l'Aîné Nikolai Gurianov




L'Aîné Nikolai Gurianov (parfois orthographié "Nikolaï Guryanov), est né le 26 mai 1909, dans le village de Chudskie Zakhody, près de Saint-Pétersbourg, dans une famille de marchands pieux, établie de longue date. Dans les années 1920, la paroisse qu'il fréquente est visitée par le métropolite Benjamin (plus tard qui sera glorifié comme hieromartyr), de Petrograd et de Gdov. Voici comment Nikolai décrit cet évènement : "Je n'étais encore qu'un enfant. Le métropolite m'a étreint, m'a embrasse, et m'a dit "Quelle chance avez vous d'être avec le Seigneur."

En 1926, il termine ses études à Gatchina, rejoint Leningrad, où il est exclu de l'école pour avoir levé le problème de la fermeture d'une église voisine lors d'une réunion. Au cours de la période 1929-1931, il enseigne les mathématiques, la physique et la biologie. En 1931, il est arrêté injustement et envoyé à la prison "Kresty" (Croix) à Leningrad, puis dans un camp de concentration près de Kiev, et passe sept ans à Syktyvkar en prison. Lors de ces épreuves difficiles, il rencontre un grand nombre de lutteurs spirituels, sommités de la foi orthodoxe, dont les exemples à suivre fera qu'il suivra plus tard Dieu et l'Eglise Orthodoxe. Libéré, Nikolai travaille comme professeur de mathématiques dans les écoles du district de Tosno.

Pendant la seconde guerre mondiale, il n'est pas mobilisé en raison de la faiblesse de ses pieds, causée par le travail difficile dans les camps de concentration. Lorsque Gdov est occupé par les troupes allemandes, Nikolai, ainsi que d'autres résidents, sont exilés à la mer Baltique. Il y devient étudiant au séminaire théologique de Vilnius en Lituanie, qui ouvre en 1942. Après deux semestres d'étude au Séminaire, il est consacré à la prêtrise par le métropolite Serge (Voskresenkiy), à la Cathédrale de la Nativité de Riga, en Lettonie. Plus tard, il est prêtre dans différentes paroisses des pays baltes. Lors de la période 1949-1951, il étudie à temps partiel au séminaire théologique de Leningrad, puis est admis pour la première année à l'Académie, mais ne continuera pas plus loin.

En 1958, le père Nikolaï est transféré au diocèse de Pskov. A sa demande, il est nommé recteur de l'église Saint-Nicolas sur l'île de Zalit, près du lac Chudo. Il servit sa première liturgie cette même année, lors de la fête de la Protection de la Sainte Mère de Dieu, et c'est ici qu'il passera les 44 prochaines années de son service pastoral. Finalement, il est élevé archiprêtre. C'est également là qu'il est connu par les croyants orthodoxes en Russie et à l'étranger, sous le nom de Batiushka Nikolai, l'aîné de l'île de Zalit.

Ce sont alors les temps de la constatation de l'ancien, c'est-à-dire qu'il ouvre les portes de son humble cellule pour tous les gens qui en ont besoin, et ce sera aussi la chute du régime soviétique, l'année d'un second baptême pour la Russie. Dès ce moment, l'Eglise russe orthodoxe a commencé à rassembler en elle une multitude de convertis.

Il ne fut pas facile pour ces nouveaux convertis, nouvellement tournés vers l'Eglise, de faire vivre une vie nouvelle en eux. Le peuple avait été paralysé par des décennies d'athéisme. Pour renforcer et élever leurs esprits, il fallait un levain très puissant et unique. Ils le trouvèrent souvent en la personne de l'archiprêtre Nikolaï, grâce au Seigneur, le dirigeant invisible de l'Eglise. Il avait ce pouvoir spirituel qui savait pénétrer les âmes de ceux destinés au Christ. En sa présence, toute la Russie fut nouvellement baptisée, et les gens reçurent une compréhension très claire de la signification de la sainteté orthodoxe. "Tout se passera comme vous avez besoin que ça se passe", disait-il souvent aux gens peureux, comme pour le faire comprendre qu'aucune circonstance grave ne pourrait régner sur un chrétien qui avait une foi vraie et sans faille.

On vint sur l'île de Zalit de toute la Russie pour le voir, et même du monde entier. Il ne recevait plus tout le monde depuis 1999 pour cause de maladie. Dans sa dernière année, avant sa fin bénie, Nikolaï, malgré sa maladie, trouva la force pour recevoir des pèlerins, les renforcer spirituellement et les instruire dans la foi. Les pensées du staretz sont devenus une sorte de testament spirituel pour beaucoup de russes orthodoxes.

Nikolai Guryanov décéda dans la nuit du 24 août.

D'après "Mystagogy",
de John Sanidopoulos,

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