Pourquoi nous avons besoin de tremblements de terre






Sans eux, la planète ne pourrait pas soutenir des créatures comme nous !

Christianity Today,
Dinesh D'Souza,
28/04/2009

Le problème de la théodicée (existence du mal et deux caractéristiques propres à Dieu, sa bonté et sa Toute Puissance), est pourquoi de mauvaises choses arrivent aux bonnes personnes qui croient en Dieu ? Autour de 300 avant Jésus-Christ, le philosophe grec Epicure encadre le problème de cette façon : "Dieu est considéré par la plupart des gens comme infini dans sa puissance et aussi dans sa bonté, et sa compassion. Maintenant, le mal existe dans le monde et semble avoir toujours existé. Si Dieu est incapable d'éliminer le mal, il manque de Toute-Puissance. Si Dieu est capable d'éliminer le mal, mais ne le fait pas, il manque de bonté et de compassion. Il apparaît donc clairement que le Dieu compatissant que la plupart des gens prient n'existe pas".

Cette ancienne critique a été relancée par Bart Ehrman dans "le problème de Dieu : Comment la Bible ne parvient pas à répondre à notre question la plus importante, pourquoi nous souffrons". Les théologiens au cours des siècles ont répondu à des questions sur l'existence du mal en faisant remarquer que l'homme, pas Dieu, est l'auteur du mal moral. Le mal dans ce point de vue se réfère aux mauvaises choses que les gens font aux autres. Le mal moral est le prix nécessaire que Dieu paie pour l'octroi de l'autonomie morale humaine. Pourtant, alors que la liberté humaine peut expliquer le mal moral, les hommes ne peuvent expliquer le mal naturel, ou plus précisément, la souffrance physique. Le livre de Ehrman est plein d'exemples, auxquels nous pouvons ajouter les tragédies récentes telles que le tremblement de terre en Chine au printemps dernier et le tsunami de 2004 qui a tué des dizaines de milliers de personnes en Asie du Sud-Est. Les Apologistes chrétiens tels que C.S. Lewis ont tenté de montrer que les catastrophes naturelles, fournissaient une instruction morale aux survivants, ou comment ils se tournaient depuis vers Dieu. Ehrman dit alors, n'y a-t-il pas de meilleurs moyens pour atteindre cet objectif louable ? Ehrman a cessé de se dire chrétien, ne comprenant pas le mal fait à des innocents.

Une nouvelle manière de regarder le problème du mal et de la souffrance naturelle, provient de Rare Earth, un livre de 2003 de Peter Ward et Donald Brownlee, qui retrace les myriades de conditions nécessaires à la vie pour exister sur notre planète. Dans un sens, les auteurs, un éminent paléontologue et un astronome de l'Université de Washington à Seatlle, discutent "le principe anthropique" qui indique le degré auquel notre planète apparaît affinée pour une vie complexe. Le concept est souvent utilisé dans l'apologétique chrétienne de montrer que notre univers soit conçu intelligemment pour pointer vers une conception intelligente.

Ward et Brownlee demandent : Pourquoi les catastrophes naturelles telles que les séismes, raz de marée et les tsunamis se produisent-elles ? Toutes ces catastrophes sont la conséquence de la tectonique des plaques, des plaques géantes qui se déplacent sous la surface de la terre et le fond de l'océan. Apparemment, notre planète est la seule à avoir la tectonique des plaques. Ward et Brownlee montrent que, sans cette caractéristique géologique, il n'y aurait pas de grandes chaînes de montagnes ou continents. Si les catastrophes naturelles causent parfois des ravages, notre planète a besoin de la tectonique des plaques pour produire la biodiversité qui permet à la vie complexe de prospérer sur Terre. Sans la tectonique des plaques, la terre de la Terre serait submergée à une profondeur de plusieurs milliers de pieds. Les poissons pourraient survivre dans un tel environnement, mais pas les humains. La tectonique des plaques aide également à réguler le climat de la terre, de prévenir l'apparition de gel intense, qui rendrait la vie des mammifères impossible. En somme, la tectonique des plaques est une condition nécessaire à la survie humaine sur la planète, pour contenir la vie et la maintenir.

Ehrman et d'autres ne peuvent pas trouver cet argument convaincant. Ils pourraient demander : "Pourquoi Dieu a-t-il conçu ce monde, et non un monde sans la tectonique des plaques et par conséquent qu'il n'y ait pas de tremblements de terre ?". En d'autres termes, certes, Dieu aurait pu faire un univers qui fonctionne selon un ensemble différent de lois. La réponse de Ward et Brownlee à cette question est aussi simple qu'elle est dévastatrice. Un tel monde aurait pu produire la vie, mais il ne pouvait certainement pas produire des créatures comme nous. La science nous dit que notre monde a toutes les conditions nécessaires pour des espèces comme l'Homo sapiens pour endurer et survivre. Notre planète a besoin d'oxygène et un soleil qui réchauffe, d'eau, pour que nous vivions ici, et nous apprécions cela, même si nous reconnaissons que les gens peuvent être victimes d'insolation  et se noyer sous l'océan. Donc, il semble que la tectonique des plaques, est, comme Ward et Brownlee l'écrivent, une "exigence centrale pour la vie".

Cela ne veut pas suggérer, comme le scientifique et philosophe Leibniz le fait valoir, que notre Terre est le meilleur de tous les mondes possibles. Mais le nôtre est peut-être le meilleur de tous les mondes possibles, pour la vie humaine. Cette reconnaissance n'empêchera pas les gens de se lamenter sur le prochain tremblement de terre, mais elle devrait au moins nous empêcher de dire que le Créateur aurait pu faire un bien meilleur travail !

Extrait de Mystagogy,
de John Sanidopoulos,

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