Y a-t-il encore des Jean le Baptiste ?


Jean lui disait : "Il ne t'es pas permis d'avoir la femme de ton frère" (Marc, 6, 18)
L'Evangile n'est pas un conte, mais une réalité. Ce qui est écrit dans l'Evangile est bel et bien arrivé. A l'époque de Hérode, il n'y avait ni juges ni tribunaux. On regardait qui était coupable, et on l'enfermait en prison. Souvent, il était condamné à mort. On faisait ce que l'on voulait.
Ceux qui étaient condamnés à mort, étaient ceux accusés de blasphème, les enfants qui osaient frapper leur mère ou leur père, les fornicateurs, les coupables d'adultère, les homosexuels, les magiciens et sorcières. En bref, l'ultime des peines étaient pour ceux qui commettaient des crimes considérés comme majeurs.
Hérode condamna à mort Jean le Baptiste. Quel mal a fait Jean ? A-t-il maudit Dieu ? A-t-il fait de la magie ? Rien de tout cela. Et alors, pourquoi Hérode a-t-il ordonné la peine capitale, la mort ? Jean a fait un crime. A une époque où règne l'épée et la violence, le crime commis par Jean le Baptiste était la vérité.
Jean était le seul homme dans le royaume d'Hérode à dire la vérité. Et Hérode ? Il avait commis trois péchés. Tout d'abord, il avait éconduit sa femme. Deuxièmement, il en avait une autre. En troisième lieu, cette autre, nommée Hérodiade, la femme de son frère, était mariée. Il était donc dans l'adultère. Et pourtant, il est sorti publiquement avec Hérodiade devant le monde entier, applaudi. 
Jean, lui, n'avait aucune sorte de fortune. Sinon de la laine et des poils de chameau sur lui. Sa chambre était le sable du désert, sa nourriture des sauterelles, il buvait l'eau du Jourdain, son toit était les étoiles du ciel. Il était ascète. Mais cet ascète a jeté le tonnerre sur Hérode, et a secoué le palais. Il a dit à Hérode : "Il ne t'es pas permis d'avoir la femme de ton frère !". Comment Hérode a-t-il comprit cela ? Il ordonna qu'on l'attache et qu'on le jette en prison. Mais il n'arrêta pas de se plaindre au sujet du péché d'Hérode. 
Mais la plus furieuse était Hérodiade. Elle trouva une occasion de le faire taire. Quelle a été cette occasion ? La fête et la danse. Un festin. Pour avoir la tête de Jean le Baptiste. Hérode a célébré une fête. Ils avaient de la nourriture, des vins, des orchestres et des femmes corrompues. Assommé par l'alcool, on lui présenta une danseuse. Hérodiade avait envoyé danser sa fille, Salomé.
Il a été corrompu par cette danse, et Hérode, dans son ivresse, lui dit :"Demande moi ce que tu veux, et je te le donnerai. Jusqu'à la moitié de mon royaume". Beaucoup de choses auraient pu plaire à Salomé. Les demeures, les palais, des champs, des vignes, de l'or, de l'argent. Aucun d'entre eux ne fut demandé. Quelle chose terrible demanda-telle ! Elle consulta sa mère. Sa mère ne voulait rien d'autre que la tête de Jean le Baptiste. 
La fille se tourna vers Hérode, et lui dit qu'elle voulait un plat avec la tête de Jean le Baptiste dessus. Qu'à dit Hérode ? Il avait prêté serment. Il ne voulait pas de cela. Mais il avait promis. Et Hérode envoya des soldats en prison décapiter Jean. Et sa tête, encore fumante de son sang, fut apportée à Hérodiade et Salomée. Elles ne furent pas pour autant adoucies. Non. Leur coeur était endurci. Ni Hérode, ni Hérodiade, ni Salomée, ne trouvèrent le repos. Hérode a perdu son trône. Hériodade s'est enfui avec Hérode en Gaule, probablement en Haute Garonne actuelle en France, près de la frontière espagnole. Salomée est morte en marchant sur un lac gelé, qui lui coupa la tête en brisant la glace. 
L'enseignement que nous pouvons en tirer ? Aujourd'hui, le monde n'est pas rassasié de divorces. Après le mariage, la famille se dissout. Et ce divorce est venu en quantité, parce qu'il n'y a plus de Jean le Baptiste. Il y a des évêques, des prêtres, des théologiens, des prédicateurs. Mais pas de Jean le Baptiste. 
Ô Mon Dieu, qui m'écoutez, s'il vous plaît, faîtes que nos prêtres, prélats, prédicateurs, soient prêts à se sacrifier. Se sacrifier dans une prédication vivante. Mais si nous gardons le silence, nous trahissons notre foi. Ne faisons pas comme les francs-maçons, ou les athées. Soyons sous la bannière du Christ, que nos enfants grecs aient la louange pour tous les âges. Amen.
Métropolite Florina Augoustinos Kantiotes, 29/08/1975

Commentaires

Articles les plus consultés