Les gouvernements de la ville changeaient fréquemment. Un jour, plusieurs anciens officiers furent arrêtés, dont le fils de la vieille femme. Quand elle apprit cela, la vielle femme courut à l'église devant l'icône de Saint Nicolas. Comment et combien de temps a-t-elle prié l'icône ? Elle rentra chez elle, consolée que le Saint Evêque l'aiderait. Elle s'assit pour prendre une tasse de thé, consolant sa fille dont le frère avait disparu...
Le lendemain, le fils rentra à la maison, battu, sale et fatigué. Des soldats l'avaient emmené à Pechersk, la partie vallonnée de la ville, en face de Podol, les fameuses Caves de la Lavra de Kiev, ou se trouvent enterrés de nombreux saints. Il y avait un grand hippodrome où les courses de chevaux étaient organisées. Au-delà, il y avait des bosquets et des tranchées, creusées au temps de Pierre Ier, comme une défense contre les Suédois. C'est ici que des officiers furent fusillés. Le fils de la vieille femme n'allait certainement pas y échapper, quand tout à coup, un petit vieillard sortit d'un coin. Il s'approcha du commandant en chef et dit : "Où prends-tu ces hommes ?" Le commandant en chef répondit grossièrement : "Au QG de Dukhonin (ce qui signifie en gros, au QG de l'abbatoir) !.. Allez, va vieil homme !".. Le vieillard s'en alla, mais ce faisant, il prit le fils de la vieille femme par la main en disant : "Laissez-le partir, je le connais".
Ni le Commandant en chef ni les gardes n'ont répondu, et ils ne l'ont pas empêché. Le petit vieillard est parti en menant le jeune homme au coin de la rue, et en lui disant : "Va chez toi vers ta mère". Puis le vieil homme s'en alla.
La vieille femme fut ravie quand elle revit son fils, et partit immédiatement à l'église pour remercier Saint Nicolas. Le fils ne voulait rien faire d'autre que s'allonger et dormir, mais sa mère l'emmena avec elle jusqu'à l'église. Il avait déjà été à l'église auparavant, mais n'avait guère été intéressé par ce qui s'y passait, étant un croyant tiède.
La petite vieille l'a mené alors vers une icône du Saint Evêque. Son fils se mit alors à pâlir et trembler. Il ne put que murmurer : "Mère, chère mère, mais c'est le même aîné qui m'a conduit à la liberté...."
Extrait de Mystagogy, de John Sanidopoulos,
et
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire