Saint Luc du Mont Steirion



Le vénérable Luc est né en 896 à Egine, mais a grandi à Phocide, où il a déménagé avec sa famille. Il était généreux et travailleur, et a aidé ses parents dans le travail agricole. Après ses études, il resta près de ses parents. Pendant qu'il faisait paître les animaux, il étudiait divers livres spirituels, en particulier les Saintes Ecritures, et priait. Après que son père ait quitté cette vie temporaire, il a été le réconfort et le soutien de sa mère, en prenant soin d'elle d'une manière exemplaire jusqu'à la fin de sa vie terrestre. Après son repos, il actualisa le désir de son âme, qui était de vivre à l'imitation des anges. Après avoir d'abord distribué ses richesses aux pauvres, il a ensuite érigé une hutte dans un endroit désert près de la mer, et a vécu dans l'ascétisme et la prière.

Lorsque les Bulgares ont envahi la Grèce centrale, le Vénérable a fui vers le Péloponnèse. Cependant, il est retourné en Grèce Centrale en 927, et s'est finalement installé sur le Mont Steirion en Béotie. La réputation du Vénérable Luc fit en sorte que plusieurs d'entre eux s'approchèrent de lui, et devinrent des moins sous sa direction inspirée, ce qui le força à établir un monastère.

Il reposa dans le Seigneur le 7 février 953.  Sa vie et ses actes nous donnent l'occasion de rappeler ce qui suit : Quand on étudie attentivement la vie des saints, on découvre, entre autres choses, qu'ils étaient des gens avec beaucoup de sensibilité et de compassion pour leurs semblables, et ils les ont soutenus et les ont réconfortés de toutes les manières possibles. Et c'est, pourrait-on dire, très naturel, parce que quiconque aime Dieu, aime ses semblables, qui sont des icônes du Christ. Et parce que les saints aiment tout le monde, même leurs ennemis, il leur est impossible de ne pas aimer et de se préoccuper de leur foyer et surtout de leurs parents. En effet, ils nourrissent pour eux un profond respect et un grand amour, qui se manifeste à chaque occasion, et surtout dans les moments difficiles de leur vie, tels que les maladies et la vieillesse.

Saint Jean Chrysostome a pris soin de sa mère, Sainte Anthusa, et après son repos, il actualisa son désir, et se retira dans le désert pour se consacrer à Dieu. Et Saint Grégoire le Théologien se tenait près de sa mère, et s'occupait personnellement d'elle quand elle était malade. Il a écrit ce qui suit dans une lettre à Basile le Grand : "Car je suis assis près de ma dame, ma mère, qui souffre depuis longtemps de la maladie".

De nombreux exemples pourraient être mentionnés, mais nous croyons que ce qui précède est suffisant pour révéler que le comportement des saints envers leurs parents, est admirable et révèle la grandeur de leur sensibilité, et que le véritable amour a remplir leur coeur. Ce comportement des saints envers leurs parents, devrait être un modèle et un exemple pour notre comportement envers nos parents. Après tout, l'amour des enfants envers leurs parents, ainsi que les parents envers leurs enfants, et généralement envers tous les proches de la chaire, n'est pas particulièrement important, car c'est l'amour naturel et même les animaux déraisonnables montrent la même chose, leur manière remarquable et exemplaire.

Autrement dit, cet amour est dans la nature de l'homme, et il ne nécessite pas de lutte ou d'effort pour son acquisition, et pour cette raison, il n'est ni répréhensible ni digne de louange. Répréhensible est l'amour qui se base sur les passions, spécialement la passion de l'amour-propre, qui est la source de toutes les autres passions, à savoir la sensualité, l'avarice, la vanité, etc. Cet amour est faux, égoïste, et il a une expiration date, car il ne dure que tant que les passions sont satisfaites. C'est à dire, quand la personne aimée, pour diverses raisons, cesse de satisfaire la passion ou les passions, alors au mieux, l'amour cesse. Il y a la possibilité, et il y a beaucoup d'exemples, que l'amour passionné se transforme en haine et en vindicte.

Digne de louange est l'amour désintéressé, qui est un fruit de l'Esprit Saint, et est donné à ceux qui luttent avec la douleur et l'effort pour l'acquérir. Celui qui vit dans l'Eglise et lutte par la grâce de Dieu pour guérir ses passions et les dominer, acquiert l'amour désintéressé, qui selon Saint Maxime le Confesseur, est le "petit fils de la passion", et est donc vrai et sans expiration. Porteurs de l'amour inconditionnel, puisqu'ils aiment tous, même leurs ennemis, il est impossible de ne pas aimer leurs parents, ainsi que tous les membres de leur famille.

Nous devons être conscients, et garder à l'esprit, que la loi spirituelle est en vigueur, selon laquelle ce que l'on fait, tôt ou tard, se tiendra devant eux. Cela signifie que le comportement de nos enfants envers nous, sera proportionné à notre comportement envers nos parents, puisque après tout, les enfants imitent généralement l'exemple de leurs parents. Bien sûr, on ne peut ignorer les conditions de vie, les difficultés et les problèmes de l'homme contemporain, et surtout ceux qui vivent dans une grande ville, mais il existe néanmoins des solutions à tous les problèmes, à condition qu'il y ait volonté et disposition bienveillante. 

Quiconque aime vraiment, trouvera toujours des moyens d'exprimer son amour, sa gentillesse et son humanité.

Par George Papavarnavas


Extrait de Mystagogy, de John Sanidopoulos,


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