Mon ancien camarade prisonnier, le diacre roumain orthodoxe Ion Stanescu, a souffert en prison pour sa foi. Le colonel Albon, directeur du camp de travaux forcés, a été informé que quelqu'un avait osé prêcher dans une cellule. Il entra dans la cellule, portant une canne, et demanda à connaître le coupable. Quand personne ne répondit, il dit : "Alors, tout le monde sera fouetté". Il a commencé son travail. Quand il est venu vers Stanescu, ce dernier a dit : "Il y a un Dieu dans le ciel et il vous jugera."
Avec cela, son destin était scellé. Il serait sûrement battu à mort. Mais juste à ce moment-là, un garde est entré dans la cellule et a dit : "Colonel, vous êtes appelé d'urgence au bureau.". Albon est parti en disant à Stanescu : "Nous nous reverrons bientôt". Cependant, les généraux ont arrêté le colonel (les communistes l'ont fait emprisonner sans raison), et après une heure, Albon était de retour dans la cellule, mais cette fois en tant que ... prisonnier.
De nombreux détenus ont sauté sur lui pour le lyncher. Mais Stanescu à défendu l'ennemi vaincu avec son propre corps, recevant lui-même beaucoup de coups alors qu'il protégeait le tortionnaire des prisonniers fouettés. Stanescu était un vrai prêtre. Plus tard, je lui ai demandé : "Où as-tu le pouvoir de faire ça ?"
Il a répondu : "Je vis Jésus avec ardeur. Je l'ai toujours sous les yeux. Je le vois aussi dans mon ennemi. C'est Jésus qui l'empêche de faire encore pire". Attention à une foi sans croix !
Quand j'étais en prison, je suis tombé très malade. J'ai eu la tuberculose de toute la surface des deux poumons, et quatre vertèbres ont été attaquées par la tuberculose. J'ai aussi eu la tuberculose intestinale, le diabète, l'insuffisance cardiaque, la jaunisse et d'autres maladies dont je ne me souviens même pas. J'étais sur le point de mourir. A ma droite, il y avait un prêtre orthodoxe nommé Iscu. Il était abbé d'un monastère. Cet homme, peut-être dans la quarantaine, avait été tellement torturé qu'il était sur le point de mourir. Mais son visage était serein. Il a parlé de son espoir du ciel, de son amour du Christ, de sa foi. Il rayonnait de joie. A sa gauche se trouvait le tortionnaire communiste qui avait torturé ce prêtre à mort. Il avait été arrêté par ses propres camarades. Et il mourrait près de moi. Son âme était en agonie.
Pendant la nuit, il me réveillait en disant :" Pasteur, priez pour moi si'l vous plaît. Je ne peux pas mourir, j'ai commis des crimes terribles". Puis j'ai vu un miracle. J'ai vu le prêtre appeler deux autres prisonniers. Et s'appuyant lentement sur ses épaules, lentement, il passa devant mon lit, s'assit au chevet de son meurtrier, et lui caressa la tête. Je n'oublierai jamais ce geste. J'ai regardé un homme assassiné caresser son meurtrier ! C'est l'amour, il a trouvé une caresse pour lui. Le prêtre a dit à l'homme :"Vous êtes jeune, vous ne saviez pas ce que vous faisiez. je vous aime de tout mon coeur". Il a vraiment dit : "Je vous aime de tout mon coeur".
Puis il poursuivit : "Si je suis un pécheur, et que je peux t'aimer autant, imagine le Christ, qui est l'amour incarné, combien il t'aime ! Et tous les chrétiens que tu as torturés savant qu'ils te pardonnent, ils t'aiment et le Christ vous aime. Il souhaite que vous soyez sauvés beaucoup plus que vous ne voulez être sauvé. Vous vous demandez si vos péchés peuvent être pardonnés. Mais il désire vous voir avec lui au Ciel. Il est amour. Il suffit de se tourner vers lui et de se repentir."
Les deux hommes sont morts la même nuit. C'était la veille de Noël. Mais ce n'était pas une veille de Noël où nous nous sommes simplement souvenus qu'il y a deux mille ans, Jésus était né à Bethléem. C'était la veille de Noël au cours de laquelle Jésus est né au coeur d'un meurtrier communiste.
Ce sont les choses que j'ai vues de mes propres yeux.
Par le pasteur Richard Wurmbrand
Extrait de www.orthodoxheritage.org
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire