Pierre Le Corf, fondateur de l'ONG humanitaire, créée pour aider les civils en proie à la guerre, n’a pas mâché ses mots pour décrire la menace terroriste croissante à Alep. Témoin oculaire des faits, il se montre également peu confiant à l’égard des informations relayées par plusieurs médias ces derniers temps.
Français résident à Alep et travaillant dans l'humanitaire, Pierre Le Corf, sans se soucier des prises de positions des médias et des hommes politiques, a livré un nouveau témoignage sur sa page Facebook sur le fléau de la guerre qui règne au quotidien dans cette ville syrienne « depuis cinq ans déjà ».
« Des tirs de mortiers et de roquettes, qui tombent ici à l'ouest de la ville, se mélangent aux combats à l'est et dans le ciel. Les terroristes nous tirent dessus en ce moment (juste là, l'une des roquettes a tué sept enfants sur une école), essayant en même temps de détruire les avions, qui bombardent leurs positons armées et protègent ou, du moins, limitent les attaques sur les 1,2 million de civils ici. Quand les avions s'en vont, même pour peu de temps, les roquettes et mortiers pleuvent ici. Ne me prenez pas à défaut. Je ne suis pas là pour faire de la politique ou lancer des débats. Je parle de ce que je vois depuis tant de mois, de ce que j'entends de ceux, qui se sont échappés même récemment des zones contrôlées par les fronts islamiques (et non rebelles comme on les appelle en Occident), des familles entières ayant la chance d'être en vie entre les snipers et les mines anti-personnel », a raconté Pierre Le Corf, ajoutant que le prix à payer pour sortir est de 300 dollars et que personne ne peut se l'offrir ou partir dans des conditions très limitées.
Selon lui, les drapeaux noirs des terroristes font légion à Alep, et la guerre se montre toujours meurtrière, car ces derniers continuent de tuer. Cependant, le Alep d'aujourd'hui n'a pourtant rien à voir avec l'image de « ville morte » promue par divers médias. « Des centaines de milliers de gens vivent ici », surtout quand il s'agit de la partie ouest, d'après M. Le Corf. En outre, « ces gens vivent comme des fantômes ». Plusieurs civils ont été tués par des balles perdues, notamment des balles explosives des snipers terroristes. Les autres ont été abattus lorsqu'ils essayaient de fuir via les couloirs humanitaires. De plus, certains civils sont utilisés comme boucliers humains lors des bombardements. « Parce que si les civils restent dans la ville, ils limitent les frappes aériennes ». Les quartiers est d'Alep sont une tout autre chose et se trouvent sous contrôle des « terroristes point barre », qui veulent envahir la moitié ouest où il n'y a pas de militaires, sauf des « checkpoints » et que des civils. Pierre Le Corf souligne que l'armée syrienne et ses alliés, dont la Russie, n'effectuent des frappes que contre la partie est d'Alep en proie aux terroristes, sans oublier « des tirs retour » de ces derniers.
« Ma mission c'est l'humain, je prie pour chaque homme, femme et enfant qui ne porte pas une arme mais je tiens à souligner qu'elle n'est pas meurtrière à cause d'une guerre, puisque cette guerre est une mascarade, mais à cause d'idéologies ici et d'intérêts extérieurs qui insufflent la mort et des moyens de l'insuffler au quotidien en Syrie, détruisant son histoire, sa vie et l'espoir de tous ceux qui y vivent. Pardon de parler tant, ce n'est pas forcément clair… mais vous devez comprendre ce qui se passe au-delà de ce que racontent les médias qui sont parfois malveillants, parfois paresseux, vous devez comprendre que vous en êtes les relais », a poursuivi Pierre Le Corf, empli de tristesse pour les gens qui trouvent la mort « gratuitement » dans cette guerre « insensée ». Pour ce Français, certains hommes politiques ont déjà « condamné la Syrie. Et ces gens-là sont des victimes de cet enfermement de la Syrie sur elle-même ». Pierre Le Corf a notamment fondé à ses propres frais l'ONG We are superheroes (Nous sommes des superhéros) afin d'aider la population civile locale à survivre dans des conditions de conflit armé.
http://sptnkne.ws/cKh4
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