Dans une zone du désert de Qasr Al Yahoudi, près de Jéricho en Cisjordanie, la terre ressemble à la sécheresse de l'argile. En approchant de cette zone sacrée, les seuls bruits que l'on entend sont ceux des oiseaux. Les sept églises chrétiennes, derrière les hautes barrières, restent des déserts de carcasses, ce depuis plus d'un demi-siècle. Les signes en trois langues, l'arabe, l'hébreu et l'anglais, rappellent que c'est un champ de mines. Un chemin mène à la rivière du Jourdain, une frontière naturelle entre la Jordanie et Israël, et le point où l'on peut atteindre la profondeur de l'eau à seulement 1,5 mètres. C'est précisément ici que le Christ a été baptisé par Jean le Baptiste il y a 2000 ans.
« ALORS JÉSUS VINT DE GALILÉE AU JOURDAIN TROUVER JEAN POUR ÊTRE BAPTISÉ PAR LUI. MAIS JEAN L’EN EMPÊCHAIT EN DISANT : C’EST MOI QUI AI BESOIN D’ÊTRE BAPTISE PAR VOUS, ET VOUS VENEZ A MOI. » (CHAP. III, 13-14, JUSQU’AU CHAP. IV)
A ce moment là, le baptême de Jésus fait des milliers de croyants à vouloir approcher la zone sacrée. Même les bus bondés arrivent aujourd'hui et prennent la route de la rivière. Passant entre les églises piégées avec des explosifs, les chrétiens plongent dans l'eau pour se baptiser, en emportant avec eux des petites bouteilles d'eau bénite. Dans ce champ de bataille, il y a un "coin" pour faire revivre l'histoire du Christianisme.
Le sol est plein de mines restantes de la guerre de six jours, à savoir la guerre entre Israël et l'Egypte, la Syrie et la Jordanie, qui a pris fin avec le triomphe des Israéliens en 1967. Depuis lors, la sainte région reste emprisonnée à l'intérieur de milliers de mines, qui peuvent causer à tout moment encore plus de dégâts au églises chrétiennes. Elles ont été construites à l'époque byzantine. Plus de 300 000 fidèles font le voyage dangereux chaque année pour être baptisés dans le Jourdain.
Mais il semble que les prières des fidèles ont été entendues. Des décennies après la guerre, et dans une véritable zone de catastrophe, une lumière s'entrevoit, avec le but d'en faire un monument historique chrétien qui puisse être visité en toute sécurité par les croyants. En effet, un accord a été conclu entre les Israéliens, les Palestiniens et les sept représentants des confessions orthodoxes (dont chacun a un temple dans la région), avec l'aide de l'ONG Halo Trust, pour non seulement nettoyer la zone des mines, mais aussi recréer les liens fragiles des sociétés de la région. Le patriarche de Jérusalem, Theofilos III, a décrit l'accord comme "un signe important de la réconciliation", et une "façon d'éclairer l'histoire sacrée associée à la région". Une zone sacrée qui depuis des années divise au lieu d'unifier. Bien sûr, les projets des dragueurs de mines sont difficiles, car la région est estimée à environ 1km carré répartis sur 3800 mines, et un nombre inconnu de munitions à l'intérieur des églises. Les Palestiniens participeront également à l'effort ressenti par le représentant du Centre palestinien pour les mines, car il y a 1,5 millions de mines dans les territoires palestiniens.
Le processus de validation est susceptible de durer de 18 à 20 mois, parce que le sol est très instable et la région est sujette aux inondations, ce qui déplacera les mines et compliquera davantage la situation. Le projet coûtera environ 4 millions d'euros pour un endroit paisible et touristique.
Andrew White, vicaire de Bagdad, de l'église Saint Georges à Bagdad, la seul église anglicane en Irak, a visité la région et a parlé à la BBC, déclarant que le projet apportera la renaissance de la région, et a parlé à la BBC, déclarant que le projet apportera la renaissance de la région à plusieurs niveaux : "Je serais ravi de voir que cet endroit, longtemps promu à la mort et à la destruction, se transforme en un lieu où ceux qui vivent ici puissent enfin se réconcilier".
Alors que la paix au Moyen-Orient est encore un rêve lointain, nous espérons que dans le paysage de la guerre, la zone de Qasr Al Yahoudi, sera en mesure de fournir une petite oasis.
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