Comment parler aux enfants des démons, de l'enfer, et de la mort



Extrait de http://www.agioritikovima.gr/eipan/item/


Par Soeur Madeleine

C'est une erreur éducative sérieuse, que de parler aux enfants en détail sur les démons, parce que s'ils entendent une seule fois comment ils sont, il est impossible pour eux de ne pas s'arrêter de les imaginer. 

Les adultes peuvent être avertis du danger, et savent ce qu'ils risquent en permettant des images démoniaques envahirent leurs esprits, mais un jeune enfant, même s'il est averti, ne peut pas arrêter de penser facilement à quelque chose qui le tourmente, et cela peut entraîner un dangereux état d'esprit, ou au moins, souffrir de cauchemars. Lorsque les jeunes enfants posent des questions sur le diable ou l'existence de mauvais esprits, il est préférable de ne pas faire une analyse approfondie, mais de dire que vous ne devriez pas leur donner plus d'attention qu'ils ont dans les rêves ou quelque chose de semblable. En général, nous devrions tourner l'esprit des enfants à Christ, les saints et les anges. 

Il est préférable d'enseigner aux enfants la lutte chrétienne sans référence directe à la bataille contre les démons. Les enfants peuvent apprendre tout naturellement à faire le signe de la croix avant de dormir (sur eux-mêmes, et sur le lit ou l'oreiller), comme une bénédiction pour la nuit, d'utiliser la prière de Jésus (Seigneur Jésus-Christ, aie pitié de moi), ou de parler au Seigneur et aux saints dans leurs propres mots, quand ils le veulent. Alors, quand ils éprouvent une tentation (par exemple une peur des cauchemars), ils vont utiliser tout naturellement les bonnes armes. Les enfants peuvent dormir avec une corde de prière dans la main (chapelet), sous l'oreiller et dire la prière de Jésus (même seulement dans leurs prières quotidiennes). 

L'idée de l'enfer effraie les enfants. Bien sûr, il nous fait peur aussi, mais notre crainte n'est pas pathologique, mais découle plutôt de notre amour pour Dieu et de notre crainte d'être séparé de Lui. Ce que nous devons cultiver chez les enfants n'est pas la crainte de l'enfer, mais l'amour de Dieu. Les enfants peuvent sérieusement envisager le problème métaphysique et l'amour de Dieu. Lorsque nous parlons de l'enfer, nous devons souligner que l'enfer n'est pas un endroit où Dieu veut envoyer les gens mauvais, mais plutôt un lieu ou la douleur nous est imposée par nous-mêmes en rejetant l'amour de Dieu. L'enfer est la vision de la lumière de Dieu qui brûle ceux qui ne deviennent pas comme lui. Nous pouvons même dire que si une personne refuse de prendre les médicaments prescrits par un médecin, il ne devrait pas blâmer le médecin. 

Comme toujours, il n'y a pas de recettes, je vais seulement vous donner quelques exemples. Il y a beaucoup de cas, adultes, qui ont rejeté le Christianisme parce qu'ils sentaient que cela était la meilleure façon de se libérer de la peur suffocante de l'enfer dans lequel ils ont été élevés. même lorsque nous parlons des mauvaises actions que les gens commettent, il est important pour l'enfant d'être assuré que le Christ est toujours prêt à pardonner tout péché. 

Quand les enfants parlent du ciel, ils expriment souvent des idées différents de ce qui s'y trouve, des idées qui pourraient sembler théologiquement incorrect. Mais nous devons être très prudents pour ne pas détruire leur désir d'aller au ciel. Pouvez-vous imaginer un enfant voulant aller à un endroit où il n'y a pas de nourriture ou de jouets, ou ses animaux préférés ? Nous devons donner l'impression (et non une fausse impression), que le ciel est incomparablement meilleur que tout ce que nous pouvions imaginer. Certains enfants, quand ils entendent cela, spontanément demandent :"Mieux que la nuit de Pâques ? Mieux que la crème glacée ? Mieux que lorsque Maman m'endort ??" La Bible nous enseigne qu'il y a nourriture céleste, la joie céleste, etc.

En ce qui concerne les animaux, les enfants veulent savoir si leur animal préféré aura une place dans le ciel. Il n'y a aucune raison pour expliquer cela théologiquement à un enfant, en expliquant la différence entre l'âme d'un animal et l'âme d'un être humain. Il est préférable de leur rappeler que Dieu prend soin de chaque petit moineau (Matt. 10:29). 

Quand nous parlons théologiquement, nous ne devrions jamais détruire une idée que quelqu'un a en son sein, à moins que nous remplacions par une idée plus mature qui ne dépasse pas le niveau de leur compréhension. Dans le Gerontikon (sentences des Pères du Désert), il y a l'histoire d'un moine qui était un anthropomorphite (il interprétait littéralement les expressions bibliques de la main de Dieu, aux yeux de Dieu, etc.). Les moines orthodoxes le corrigeaient. Mais il a été été visité par un autre moine qui le trouva en train de pleurer. Le visiteur lui demanda : "Pourquoi pleures-tu, tu n'est pas heureux d'avoir retrouvé la vraie foi ?" Le moine a répondu : "Je pleure parce qu'ils ont pris mon Dieu loin de moi, et maintenant je ne sais pas qui l'adore". 

Nous ne voulons pas que nos enfants craignent la mort. Nous devons en parler comme d'une partie de notre vie, le seuil d'une vie céleste, un tremplin pour notre vie éternelle avec le Christ, les saints et les anges. Parfois, il y a des enfants qui veulent tellement aller au Ciel, qu'ils expriment le désir de mourir ou même mettre fin à leur propre vie. Nous ne devons pas expliquer que la mort est seulement une bénédiction si nous partons de ce monde à la fois que Dieu nous appelle, parce qu'il sait lorsque nous sommes prêts. Nous ne voyageons pas au Ciel sauf s'il nous envoie d'abord le billet. Il n'y a pas de recettes pour ce que nous devrions dire à chaque enfant, mais nous devons essayer d'adapter notre réponse à chaque cas. Ceci est un problème qui prend souvent les parents au dépourvu. Il est regrettable que les jeunes enfants ont même entendu parler de suicide, mais il est une réalité à laquelle les catéchistes chrétiens doivent faire face. 

Les questions sur l'enfer et le ciel, le bien et le mal, les démons, la mort, le suicide, etc., viendront à de nombreuses reprises pendant l'enfance. Nos réponses à ces questions, doivent être proportionnées au niveau de développement de l'enfant. Ne pas répondre à un enfant de cinq ans de la même manière que nous allons répondre à un enfant de dix ans, même s'ils présentent la même question. 

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